Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Arcanes cachés
6 avril 2012

Erreur de la famille

J'essaie de faire de mon mieux, et ça ne sert à rien. 

Jamais mes efforts ne sont reconnus. Je ne veux pas de récompenses, je voudrais simplement que certains admettent que je fait des efforts, et que je ne vais pas parvenir au top en seulement quelques jours/semaines/mois. 

 

Ils sont drôles, les gens qui se considèrent "normaux". Parce qu'ils ont une vie professionnelle et un peu de vie à l'extérieur, ils estiment qu'ils ont accompli leur rôle en tant qu'humain. Pathétique. 

C'est juste ça, la vie ? Avoir un travail et une vie qu'on qualifierait de "social" ?

Si j'avais ça, est-ce que ça ferait de moi quelqu'un de normal, même en souffrant de l'intérieur, même sans être capable de sourire et d'être heureuse de façon sincère ?

 

Ca doit être simple pour les gens qui ont eu des modèles en grandissant, des parents qui ne se sont pas repliés sur eux-mêmes et ne se sont pas plaints en permanence de leur vie.

 

Et c'est pour préserver ces gens-là que je me suis retenue de vivre ? Cool, j'ai vraiment pas du tout gâchée ces précieuses années où j'aurais dû apprendre à devenir plus forte, à m'aguerrir contre ce qui m'attends plus tard, et à trouver une voie qui me conviendrait. 

 

Je n'ai pas envie d'aller à l'anniversaire de ma grand-mère... Là-bas, il n'y aura que des gens qui seront tout ce que je ne suis pas et me feront bien sentir que je n'y ai pas ma place. Des gens avec une copine, un travail, un projet d'avenir sur le long-terme. 

Et moi, qu'est-ce que j'ai à montrer de concret en tant qu'adulte ? Rien, sinon la certitude profonde d'avoir progressée et de m'être remise à marcher. Mais qu'est-ce que ça vaut une fois qu'on est en face de l'autre, qu'on est obligée de cacher le fait qu'on vient juste de prendre le départ de sa vie, et que par conséquent il faudra encore un certain temps avant de pouvoir les regarder bien en face, sans craintes d'être jugée, sans me dire "je ne vis pas dans le même monde qu'eux". 

 

Face à mes amis, je n'ai pas peur de leur jugement, parce qu'ils ne me jugeront pas. 

Alors que ma famille, je sais que je serai jugée impitoyablement, et que personne ne pourra comprendre. Personne.

Qu'est-ce qu'ils savent de ma vie, après tout ? Comment pourrais-je faire passer cette impression d'abandon et de découragement qui ne me quitte pas depuis mes 13 ans ?

J'essaie de rester forte, j'essaie vraiment. Mais face aux arguments des autres, qu'ai-je à répondre ? Je sais qu'ils auront raison, je le sais. Mais en même temps, ils ont tort. Tort de me juger selon leurs critères et pas selon le contexte.

Et comment peuvent-ils juger quelqu'un qui n'a jamais connu aucune chaleur humaine avant d'être bien avancée dans sa vie ? Même ma soeur est bien plus en avance que moi sur ce chemin. 

J'aimerais juste être respectée pour ce que je suis. 

J'aimerais juste ne pas me sentir comme si je n'allais jamais rien accomplir de ma vie...

 

Je veux bien rester forte, mais j'ai du mal à trouver l'énergie nécessaire, quand je sais bien que les gens qui croient en moi se compte sur la moitié des doigts d'une main, et encore...

Allez, je vais dormir, ce sera toujours mieux que rien. 

 

C'est amusant quand même, on attend de moi je-ne-sais-quoi, et personne n'est jamais satisfait. Moi, je souffre toujours d'accuser un retard si important dans tous les aspects de ma vie, et ma mère, elle ne m'encourage pas, elle ne sait faire que me démoraliser encore plus. Le pire, c'est qu'elle a raison. Comment je peux lui donner tort ? Je ne suis pas une fille dont une mère peut se vanter par rapport à ce que j'ai accompli ou ce que je suis. Aux yeux de la société, je ne suis rien, je ne sers à rien. Mais à mes yeux, jusqu'il y a peu, je n'étais rien non plus. Alors comment, moi qui ne peux vivre que de façon sincère par rapport à ce que je ressens, aurais-je pu arriver à quoi que ce soit ? Pourquoi attend-on de moi d'être quelqu'un de bien portant alors qu'on ne sait faire que me rabaisser sans arrêt et en ne m'encourageant pas de vivre, ni en discutant avec moi ? 

Pas le temps, peur, trop difficile, pas capable ? Tant de raisons qui font que personne ne connaît plus personne, que tout est tellement superficiel et fermé. Il n'y a plus de chaleur ici. Il n'y en a sans doute jamais réellement eu. Et nous n'avons pas vécu dans un environnement propice à l'épanouissement, mais vraiment pas. 

 

Un jour, j'aimerais fonder ma propre famille, et faire de mon mieux pour donner tout ce que j'aurais voulu recevoir, et voir comment cela évolue. Je ne dit pas que je serai parfaite, loin de là. Mais je tâcherai toujours de me souvenir d'une chose : je ne dois pas rejetter mon malaise sur mes enfants. C'est la règle la plus importante, je pense, que les enfants n'aient jamais à subir les humeurs des parents.

J'ai beau en parler, j'en suis encore loin... Mais un jour, un jour.

Un jour. 

Publicité
Publicité
Commentaires
Arcanes cachés
Publicité
Archives
Publicité